[Résurrection] PLPDNO #21 a.k.a ANT #1

Lââm chez Drucker, en décembre 1999.

Après une disparition de près de trois années consécutives, le bulletin musical anciennement baptisé Pour le plaisir de nos oreilles, du temps où le blog s’appelait Lewis critique… - où je partageais coups de cœur ou lubies musicales entre autres, sort de sa tombe. Renommé À nos tympans pour cette occasion, le bal est ouvert avec une reprise, sortie des fonds de tiroir du RnB français. Il s’agit de celle d’un classique de Michel Berger, lui-même monument de la chanson au pays de Molière et qu’on ne présente plus. En 1998, la chanteuse Lââm est propulsée en haut des charts grâce à sa version de l’hymne philanthrope Chanter pour ceux qui sont loin de chez eux, revisité dans une veine plus urbaine où est d’ailleurs samplé le monumental I have a dream de Martin Luther King. Fort de ce succès, le single extrait de son premier disque Persévérance, rime avec un feu vert donné à la carrière de la surnommée « Cendrillon des cités » au passé douloureux, que le public français découvre enthousiasmé : elle et sa voix puissante, son look farfelu rappelant une Lil’ Kim, en adepte des perruques bariolées ou autres lunettes et couvre-chefs panachés.

Lââm interprétant sa reprise de Berger au Hit Machine en 1998.

Après une décennie haute en couleurs comme elle - d'ailleurs célébrée par la parution du best-of On a tous quelque chose de Lââm en 2009 - où Lââm a réussi à croiser des mentors à l’instar d’Aznavour ou JJG, mais surtout titiller les tympans français à coups de Petite Sœur ou Le Sang chaud, la chanteuse est privée de maison de disques après l’échec de l’opus Au cœur des hommes, paru dans l’indifférence en 2011. Depuis la chanteuse est quelque peu passée au second plan, bien qu’elle poursuit sa vocation en privilégiant les prestations scéniques ou en participant à des singles collaboratifs au service de causes caritatives par exemple, notamment grâce à sa place au sein des Enfoirés jusqu’en 2015. En parallèle, elle garde une exposition médiatique : en effet, si ses coups de gueule, clashs à gogo et extravagances sur les réseaux sociaux alimentent la presse, elle participe à plusieurs téléréalités telles qu’Un diner presque parfait ou plus récemment The Island : Célébrités, en 2016 elle a intégré le panel de l’émission controversée Touche pas à mon poste ! mais ses débuts en tant que chroniqueuse ont été écourtés après seulement une seule émission. L’année suivante elle confiait ne pas souhaiter faire paraître de nouvel album à l’avenir. Si elle est la cible de moqueries des suites de ses insuccès, souvent taxée de « ringarde » ou « has-been », à l’instar d’une Diam’s, son grain de folie manque au paysage musical frenchie. Toutefois, nous aurons l’occasion de la retrouver cette année, notamment grâce à sa participation à la tournée Born in 90.

Lââm au théâtre Bobino, à Paris, pour le prix Gold de la TNT, en juin 2015.

Lewis