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HOLY GOSSIP
22 février 2019

[Critique] Ralph 2.0

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Synopsis :

Ralph quitte l’univers des jeux d’arcade pour s’aventurer dans le monde sans limite d’Internet. La Toile va-t-elle résister à son légendaire talent de démolisseur ? Ralph et son amie Vanellope von Schweetz vont prendre tous les risques en s’aventurant dans l’étrange univers d’Internet à la recherche d’une pièce de rechange pour réparer la borne de Sugar Rush, le jeu vidéo dans lequel vit Vanellope. Rapidement dépassés par le monde qui les entoure, ils vont devoir demander de l’aide aux habitants d’Internet, les Netizens, afin de trouver leur chemin, et notamment à Yesss, l’algorithme principal, le cœur et l’âme du site créateur de tendances BuzzzTube…

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Plusieurs mois après sa sortie ricaine – suffisamment pour faire fuiter le dernier né des studios d’animation aux grandes oreilles sur la toile en qualité Blu-ray, et faire économiser à certains frenchies des places hors de prix chez Kinepolis - ; mes attentes quant au dernier bébé des parents de Blanche-Neige et les Sept Nains n’étaient pas immenses, dans la mesure où Disney a une fâcheuse tendance à m’agacer ces dernières années : entre leurs copiés-collés en « live-action » de classiques d’animation qui ont fait leur renommée ou encore leurs rachats compulsifs de licences emblématiques du patrimoine cinématographique américain (Star Wars, Marvel…), à croire qu’ils prétendent à en devenir un condensé à eux seuls au détriment de leur univers originel propre. Toutefois ce n’est certainement pas cela qui aspirera à éteindre mon amour aussi solide qu’inconditionnel pour le Disney « old school », papa des Pocahontas, Cendrillon ou autre Kuzco & Cie, auxquels je voue un culte inépuisable ; leurs nouveaux nés dans le paysage de l’animation ayant d’ailleurs prouvé l’excellence persistante de la firme dans le domaine et son statut de pilier sacralisé, grâce à l’ouragan La Reine des neiges, la fresque anthropomorphe Zootopie ou encore la masturbation visuelle offerte par Vaïana par exemple. Avant l’imminent retour de la tornade enneigée La Reine des neiges, portée par une suite ambitieuse, Disney amorce son retour à cette pratique, en offrant d’abord une excroissance à ces (Les) Mondes de Ralph. Les Walt Disney Animation Studios ne sont directement pas coutumiers de l’exercice depuis Bernard et Bianca au pays des kangourous, ce sont en revanche des confrères plus « low-cost » également nomenclaturés « Disney » qui en ont fait une poule aux œufs d’or, il fut un temps, en enchaînant des productions largement décriées.

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Ralph 2.0 fait donc suite aux (Les) Mondes de Ralph, dévoilé il y a six ans, un élégant tableau « gamer », timidement accueilli sur le sol français. Ayant vu le film en salles lors de sa sortie, sans l’avoir visionné à nouveau depuis, j’en garde de vagues souvenirs certes, mais m’en rappelle surtout comme d’un convaincant mariage entre une néo-sauce Disney en herbe ainsi qu’une affinité « gameuse » ambiante, porté par un duo particulièrement attachant, tout comme touchant. Si l’on peut reprocher à sa suite des allures de galeries marchandes – difficile de faire autrement quand il est question du web – j’ai personnellement trouvé la peinture du net brillante, de par son inventivité anthropomorphique et métaphorique à l’instar du remarquable Vice-versa signé Pixar. Ici l’Internet prend des airs de cité cosmopolite empirique, où le logo de Twitter est un oiseau au sens propre qui nous présente ses confrères, presque candidats à l’accompagnement en chœur d’une princesse Disney. Où par exemple, nous, internautes, avons chacun droit à notre avatar, visiblement complètement lobotomisé et abruti – pour le plaisir de nos zygomatiques -, où nos clics sont en fait des vaisseaux supersoniques nous conduisant où bon nous semble et où les pop-ups se sont transformés en prosélytes à faire pâlir des vendeurs au pied de la tour Eiffel.

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Si de nombreux internautes ont reproché au film le manque de profondeur de son intrigue, notamment dans son discours sur les relations amicales, j’avoue ne pas avoir été réellement dubitatif quant à cet aspect du long-métrage. J’y ai retrouvé cet équilibre fréquemment emprunté chez Disney : entre une épopée offrant des visuels à la fois oniriques et spectaculaires – ils n’ont, à mon sens, plus rien à prouver de ce côté – qu’il s’agisse de l’envergure de ses décors ou du chara-design de ses personnages, notamment les nouveau-nés de cet opus : mentions spéciales à la badass à souhait Shank, ou encore Yesss, reine ultime du « trending » et de la « hype » ; ainsi que l’exploration de thèmes universels, ici sont notamment abordées les concessions amicales. Disney reste dans une certaine mesure, sans nous catapulter sur un divan d’analyse, mais simplement en livrant semble-t-il des pistes de réflexions, toutefois le mastodonte du divertissement surprend en évoquant le dark web par exemple, toujours avec retenue. L’ingéniosité réside peut-être dans le choix d’un méchant à la laideur assez frappante pour symboliser la chose, tout en privilégiant un ton implicite à sa façon de la commenter.

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Dans une veine similaire, Mickey s’aventure également sur la contrée des commentaires – parfois particulièrement acerbes, comme pourrait en témoigner tout cybernaute qui se respecte. Sans faire assister ses spectateurs à un assassinat verbal en direct, signé BuzzzTube – visiblement une contraction entre notre incontournable YouTube et Buzzfeed, peut-être parce que le géant de la plate-forme vidéo a voulu s’épargner une mauvaise pub et se cantonner au caméo, là où le véridique eBay bénéficie d’une place plus flatteuse au sein du métrage. Si la fameuse séquence chez Oh My Disney sert peu l’intrigue, dans la mesure où elle a visiblement été l’occasion pour le « crew » disneyien de s’accorder une bonne partie de plaisir auto-satirique et auto-promotionnelle – « look at all the sh*t we own » ; elle permet néanmoins d’introduire une séquence musicale postérieure, elle aussi parodique, faisant suite à la première apparition des princesses Disney – qui ont droit à davantage de « screen time » (et pour cause) - et contribuant notamment au développement identitaire du personnage de Vanellope. Sans prétendre au panthéon des Disney iconiques à mon sens, Ralph 2.0 exacerbe notre quotidien connecté entre inventivité débordante et ludisme au service de recettes narratives coutumières chez Disney, et pouvant se targuer d’une séquence déjà culte et ce, dès ses bandes-annonces : celle des princesses.

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Lewis

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